Situé au cœur de Mons-Boubert, commune rurale de la baie de somme, le projet porte sur la construction d’une maison de week-end.
Le site, un terrain longitudinal d’une surface de 1921m², est issu de la récente division d’une prairie en terrains à bâtir. Il est bordé d’une voie de desserte à l’Ouest, d’un chemin communal à l’Est et de parcelles potentiellement constructibles au Nord et au Sud.
 

« Une approche intuitive »
 

La genèse du projet s’appuie sur la rencontre d’une intuition avec le programme et le contexte.
Dès les premières recherches, l’idée de faire appel à un vocabulaire architectural utilitaire s’est immiscée intuitivement au cœur du projet. De manière tout à fait pragmatique, il s’agit de fabriquer le projet avec une stratégie qui offre une solution réaliste pour générer un maximum de volume avec des moyens relativement limités.
Intuition, qui après découverte du site et mise à l’épreuve à l’atelier, a fini par s’imposer comme une évidence: le projet propose de construire une grange habitée capable de transformer les contraintes en opportunités.

« Un projet contextuel »

Notre projet de grange habitée se veut attentif au contexte avec d’une part une volonté d’insertion par mimétisme grâce à une volumétrie et une matérialité qui entrent en résonance avec une vieille grange située immédiatement au nord de la parcelle. Et d’autre part une implantation dictée par des contraintes réglementaires, techniques et économiques.
Ainsi le volume longitudinal métallique implanté en retrait par rapport à la rue et sur la limite parcellaire nord, génère trois espaces;
_ L’espace en front à rue, dont les dimensions sont imposées par le retrait réglementaire vis-à-vis de l’exploitation agricole voisine, accueille la zone d’accès, de parking et de viabilisation. Il s’agit notamment de maîtriser les moyens accordés aux voiries et réseaux.
_ L’espace de vie, composé de la grange habitée et d’un jardin d’agrément clos. L’idée ici est de limiter la surface du jardin à clôturer et de réduire l’entretien du jardin.
_ Le reste du terrain à l’Est qui est laissé dans son état naturel, un espace libre d’appropriation et de possibilités. Ici nous suggérons de transformer cette prairie en un espace boisé libre de clôtures. Nous imaginons, une zone de déambulation directement connectée au chemin communal.
 

« Une structure efficace et libératrice »
 

La technique constructive choisie, issue des hangars agricoles, est composée par des trames régulières qui génèrent de grandes portées, le tout ancré sur 10 plots de fondations.
Au-delà de son efficacité économique, cette stratégie limite la mise en œuvre de terrassements lourds et coûteux, réduit l’impact environnemental des infrastructures sur le site et offre un volume abrité libre de contraintes structurelles, la grange.
 

«Une grange habitée»
 

Libéré des contraintes techniques et économiques, le projet propose une répartition du programme au cœur de la grange. Il s’agit ici d’habiter la grange en installant sur un grand plancher en bois, deux volumes eux aussi en bois. En dialoguant entre eux mais aussi avec les limites de la grange, ces deux volumes chauffés génèrent des espaces intermédiaires qui offrent à budget égal une volumétrie plus généreuse.
Cet espace supplémentaire, un patio abrité des intempéries, permet de maximiser la surface au sol et offre un extérieur capable d’évoluer au rythme des saisons, offrant par exemple la fraîcheur d’une terrasse ombragée l’été ou le réconfort d’un feu de bois les soirs d’hiver.
De même, le ponton traversant la grange dans toute sa longueur permet une transition douce entre les différents espaces intérieurs ou extérieurs mis en place.
 

«Une conception fonctionnaliste»
 

Cette stratégie est complétée par une approche fonctionnaliste où les espaces utiles sont condensés pour libérer le maximum d’espaces nobles;
_ Les espaces d’accueil sont concentrés côté rue avec un vestibule pour les retours de balade à la mer et sessions de kitesurf et un espace d’entrée au fonctionnement optimisé.
_ Les circulations, les salles d’eau, le mobilier fixe, les bureaux, etc. sont regroupés contre la parois nord de la grange.
_ Les couchages sont installés sous les toits sur des grands coffres coulissants de rangement, il s’agit là aussi de libérer la surface au sol de manière à offrir un espace nuit capable d’accueillir un grand nombre de typologies de famille ou groupe d’amis.
Notre projet propose une répartition du programme, où les thèmes jour/nuit, ouvert/fermé, dynamique/calme, groupe/individu sont clairement identifiés et mis à distance. Cela nous semble être un préalable nécessaire auquel doit répondre un lieu de vie potentiellement communautaire. Communauté qui ne peut exister qu’à la condition d’y trouver des individus épanouis.
Pour résumer, notre proposition à pour ambition de mettre l’ingéniosité au service de la générosité mais aussi d’offrir un lieu résilient qui propose les conditions où l’individu peut se ressourcer et le groupe se mêler.